Lorsqu'une ronde est l'occasion d'une évocation savoureuse. J'ai bu mon premier café très très jeune, sur un sucre. Le meilleur café du monde se trouve dans le 20ème à Paris, c'est celui de mon grand-père. Mon grand-père... Comment vous dire, c'était un oriental, dans toute la sagesse, la noblesse du terme. Il fumait la pipe et buvait du café turc. Homme inoubliable ! Une fois la mixture prête, il s'installait, allumait sa pipe et me parlait. En général nous préparions la prochaine partie de poker ou de monopoly. Petit à petit, au rythme du carillon Westminster, l'odeur de l'Amsterdamer se mélangeait à l'arôme du café, je restais debout devant lui, je n'en perdais pas une volute, j'attendais. A mi-tasse, un p'tit sucre trempé m'initiait à ce monde adulte. Mais là n'était pas le vrai bonheur... Une fois la tasse vidée, il la renversait sur la soucoupe d'un geste sur, le marc nappait alors, aléatoi