Accéder au contenu principal

T'es Café ?


Lorsqu'une ronde est l'occasion d'une évocation savoureuse.

J'ai bu mon premier café très très jeune, sur un sucre.
 Le meilleur café du monde se trouve dans le 20ème à Paris, c'est celui de mon grand-père. Mon grand-père... Comment vous dire, c'était un oriental, dans toute la sagesse, la noblesse du terme.
Il fumait  la pipe et buvait du café turc.
Homme inoubliable !
Une fois la mixture prête, il s'installait, allumait sa pipe et me parlait. En général nous préparions la prochaine partie de poker ou de monopoly.
Petit à petit, au rythme du carillon Westminster,

 l'odeur de l'Amsterdamer se mélangeait à l'arôme du café,
 je restais debout devant lui, je n'en perdais pas une volute, j'attendais. A mi-tasse, un p'tit sucre trempé m'initiait à ce monde adulte. Mais là n'était pas le vrai bonheur... Une fois la tasse vidée, il la renversait sur la soucoupe d'un geste sur,  le marc nappait alors, aléatoire,  les parois de l'avenir, dessinant d'improbables arabesques, mémoires de terres lointaines ancestrales. Magique, la main soulevait alors le voile en retournant l'objet et sa voix racontait.
 Incrédules fascinés, mes yeux café équarquillés cherchaient au fond de cette porcelaine familière, les indices qui faisaient de la petite fille de sépharade, si timide, une merveilleuse Séhérazade !


 
Un jour peut-être, j'irai en Turquie et je boierai du café turc.
Pour le moment, je suis une cafetière électrique.
Il m'arrive de boire du thé de temps en temps, en ce moment c'est au gouter avec du citron, je mets tant de citron que je me demande si je ne vais pas économiser le thé...
Cothé qualithé, je ne fais pas très compliqué, je bois du café Lavazza rouge dans des tasses Deshoulières, nostalgie des bistrots, chauvinisme chauvinois ou dans des verres en pyrex comme ma grand-mère castillanne, et du thé sans racine, en sachets (j'en entends hurler, même à la maison). J'aime bien tremper un p'tit Lu dans mon café qui laisse au fond de la tasse de quoir rêver d'avenir, et je le bois sans sucre.
Je n'aime pas du tout la tisane ça m'énerve les tisanes.
Le soir, je prends mon p'tit noir avec mon homme, je lui offre un p'tit cigare et on le partage. Lorsque je suis toute seule, je ne fume pas, je ne bois pas, etc etc....
Grâce à Canotte, on a peut-être ...Un p'tit plus pour le tout !

"La vérité vraie, c’est que le tabac était à l’origine produit et vendu sous forme de petits rouleaux de quelques centimètres de long. Rouleaux que l’on devait râper aux extrémités pour récupérer les feuilles de tabac (à mâcher ou à fumer). D’où cette allure de “carotte”. L’expression “carotte de tabac” figure d’ailleurs dans tous les bons dictionnaires. Ce mode de consommation du tabac a perduré un temps chez les fumeurs de pipes et les chiqueurs. Mais depuis les années trente, la carotte de tabac n’est plus visible que sur les enseignes des buralistes, dans une version stylisée."

-----------------
Et pour trouver un café à la hauteur sur Chatellerault...
La cafetière bien sur !

Commentaires

  1. Ton histoire de café avec ton grand-père, c'est un conte oriental tout joli, tout tendre, tout doux,tout émerveillé ...
    Je n'ai pas d'autres mots, je vais arrêter là et garder le sourire qui m'est venu aux lèvres en te lisant.
    Bonne journée,
    Je t'embrasse,
    Annick

    RépondreSupprimer
  2. ah l'odeur de l'amsterdamer! chez moi c'est la pipe de papa qui parfume comme ça, une odeur de tabac, mais pas que : aux odeurs si particulières se lient les souvenirs!

    RépondreSupprimer
  3. Quel joli moment pour les mots. Comme Marion moi aussi j'ai aimé l'odeur de caramel de l'Amsterdamer de la pipe de mon père. Il conservait son tabac dans une boîte en fer avec une carotte, quelqu'un sait-il pourquoi on appelle carotte l'enseigne des bureaux de tabac ?
    Pour le café, je n'ai jamais goûté de café turc, mais je me souviens moi aussi du sucre qui a fait trempette dans la tasse. Je me souviens aussi des séances interminables de moulinage de café dans le moulin Peugeot, de la cafetière avec sa chaussette et du goût merveilleux des thé brun trempés dans le café.
    Bonne journée ma Lulu.

    RépondreSupprimer
  4. Jolie histoire en effet .
    Le café? Moi ?..toujours un italien . Du reste quand je m'attable à mon bistrot du matin, pas besoin de commander , les garçons me l'apporte illico .
    J'ai vu quelques émissions où parait il ? Plus le café est serré , moins il y a de caféine .
    Mon beau-père , lui se roulait les cibiches avec du gros gris ( ...que l'on prend dans ses doigts ...).
    Bises .

    RépondreSupprimer
  5. Ce post et cette nostalgie partagée pour le tabac de nos pères, grand-pères donne un p'tit air sorcier à la dernière campagne gouvernementale illustrée qui nous veut tant de bien ;-)
    J'l'ai pô fait exprès ;-)
    Canotte, je ne sais pas pour la carotte du bureau de tabac, raconte !
    Je suis toujours aux p'tit Thé brun mais ça a été racheté par LU ! Lorsque j'étais petite, pour le gouter de ma petite soeur, on écrasait des p'tit Thés dans le lait, ça faisait une petite bouillie, c'était divin !
    Tonton c'est mon autre grand-père qui roulait ses cigarettes, j'adorais le voir faire, avec ses grosses mains.
    Bises.

    RépondreSupprimer
  6. ... et je pleure !! Lulu sans sa moitié, c'est carrément le désespoir !
    Sûr que le meilleur café qu'on ait jamais bu est celui de ce sucre qu'on nous donnait, enfants !! Mais il faut dire que le tien est tellement épique, tellement haut en couleur qu'on le déguste avec bonheur avec toi !
    Le livre que je suis en train de lire, le miracle de San Genaro, le qualifie ce café mythique (ou un autre, là c'est Naples et pas la turquie) de "fort comme un poison"... et dans le dernier Camilleri, ou le dernier Dona Leon, je ne sais plus que je lisais, c'était du café sicilien épais à force d'être sucré !!! les écrivains aiment bien ces cafés denses, noirs, impropres à la consommation mais si évocateurs ! Alors va pour Istanbul, une belle destination à prévoir.
    Et maintenant, sans sucre, bien sûr... quant aux tisanes, qui m'ennuient aussi, il en pourtant de savoureuses... Mais bon, hormis leurs vertus digestives en cas d'excès trop flagrant, un petit noir c'est meilleur pour dormir !!
    Pour finir, les petits beurres, Lu de préférence, trempés dans un liquide, quel plaisir quand ça se délite, se dissout et fond sous la langue !

    RépondreSupprimer
  7. Je ne savais pas mais je viens de trouver.

    "La vérité vraie, c’est que le tabac était à l’origine produit et vendu sous forme de petits rouleaux de quelques centimètres de long. Rouleaux que l’on devait râper aux extrémités pour récupérer les feuilles de tabac (à mâcher ou à fumer). D’où cette allure de “carotte”. L’expression “carotte de tabac” figure d’ailleurs dans tous les bons dictionnaires. Ce mode de consommation du tabac a perduré un temps chez les fumeurs de pipes et les chiqueurs. Mais depuis les années trente, la carotte de tabac n’est plus visible que sur les enseignes des buralistes, dans une version stylisée."

    RépondreSupprimer
  8. Le café et le bon y'en a pas partout !!!j'ai "mes" café ou je sais que celui que l'on va me servir sera à mon goût.Et sans sucre pour moi aussi .De temps à autre le soir, j'aime bien une petite infusion;
    Oui, il y a moins de caféine dans les expressos parce que cela passe très vite dans les percolateurs et donc moins de caféine .
    Une histoire joliment racontée ,je t'imaginais devant ton grand-père,Lulu
    Bonne soirée

    RépondreSupprimer
  9. J'adore ce billet, il a une telle présence, une belle profondeur. Tu en as, des mondes enfouis, dans ta mémoire, Lulu....

    RépondreSupprimer
  10. Pour les amateurs de café:
    www.graindecafé.com
    Dans la ville de Riom (dans le Puy-de-Dôme), en plein centre ville, un torréfacteur... qui vend son café en boutique et en ligne.
    Pour ceux qui voudraient voir: la boutique est rue du Commerce et la torréfaction se fait dans la rue de l'Horloge (en prolongement de la rue du Commerce)

    RépondreSupprimer
  11. Et le "canard" qui va avec le café?

    RépondreSupprimer
  12. Thé adorable, mais N'Escafé le matin, et tisane autrement. Peut importe on pourrait se tailler un bon steak comme l'on dit chez moi (je suis presque en terres charolaises, ceci explique cela) et est ce que l'on a besoin d'un motif pour un bavardage ? On trouvera certainement un sujet de conversation, qui pourrait galoper par exemple. douce soirée ma Lulu et je n'oublie pas ma tite tisane ce soir, promis pour un gros dodo.

    RépondreSupprimer
  13. Elle est très belle ton histoire Lulu! Je n'aime pas le café par contre j'adore y tremper un petit Lu ou un un spéculoos et j'aime tout ce qui a un arôme de café, bizarre, non? J'aime bien les tisanes car elles me rappellent ma grand-mère. La cigarette, elle, me rappelle mon père, qu'est ce qu'il fumait!! Mais cette saleté fût notre malheur puisqu'elle l'a emporté alors que mon père n'avait que 58 ans!
    Bises
    Valérie

    RépondreSupprimer
  14. *Michelaise*, je vois que le café turc a ses lettres de noblesse ! Il faudrait que j’essaie d’en mijoter un, mais c’est un goût d’enfance, du coup j’hésite. De toutes façons je ne peux plus boire un café aussi fort. Même celui que ma fille faisait dans sa cafetière italienne (c’était pourtant la cafetière de mes parents), me mettait le cœur sans dessus dessous ;-)
    Merci *Canotte*, j’ajoute cette explication !
    Brigitte, Eliane, nous avons encore une boutique à la hauteur sur Chatellerault qui fournit en excellence ! Je vais l’ajouter en lien ;-)
    Attends Tataze, moi je partage volontiers un nescafé ( tu oublies que je suis un vieux campeur) et si vraiment il n’y a que de la tisane ;-)
    Merci *Anne*, *Valérie* ! Si on me branche sur mes grand-parents, j’ai une telle tendresse, une telle admiration…. J’adore aussi Valérie, le café dans les desserts et ça depuis petite, je prenais toujours les crèmes au café, tu sais les cafés liégois bien industriels, du temps où on avait le droit de manger n’importe quoi ;-).Certains ici à l’inverse n’aiment pas que le café se mélange au chocolat, pourtant l’Opéra c’est tellement bon !
    Et oui, on a fait un peu de tabaconostalgie, mais moi non plus je n’oublie pas que c’est une vraie saleté qui nous a enlevé tant d’amis et de parents et tellement trop tôt !
    Bises

    RépondreSupprimer
  15. coucou,me revoici me revoilas...AVEC UN PETIT COUP dans le nez car le vendredi soir c'est bridge et moi je picole sinon ça me cass les pieds
    bref ALERTE ; iL FAUT ne pas rater le film " black swan" ,c'est aussi poignant que "requien for a dream" mais en plus de la violence poignante il y a toute la poesie du corp qui se surpasse. UN VERITABLE bijoux CE FILM .

    BONNE NUIT
    DOMI

    RépondreSupprimer
  16. Coucou Domi ! Si tu savais comme je suis contente de te relire. Je me disais,la Domi sirote son p'tit noir avec Odile et son chocolat, en live les veinardes !
    Nous allons voir Black Swan demain soir, je crois que ça sera une bonne soirée...
    Ta solution post-bridge me convient bien mieux que la tisane. Etonnant d'ailleurs, avant (avant quoi, avant qui) à la fin d'une soirée on proposait volontiers un alcool, un cognac pour Monsieur, une liqueur pour Madâme la pôvre, maintenant c'est tisane à tous les étages, pffffffffffffff.....
    Bises !

    RépondreSupprimer
  17. Et le caf après le ptit resto libanais avec de la cardamome ??? Moi j'aime !!!

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

C'est la Saint Valentin !

Bonne fête aux amoureux ! Qui a dit ? L'amour c'est comme au restaurant, dès qu'on est servi on regarde dans l'assiette de l'autre Sacha Guitry bien sur ! On est au troisième siècle après JC, Claude 2 médaille d'or des tyrans, peine à recruter de la chair à canon, les p'tits gars de la troupe préfèrent manifestement rester auprès de leur belle. On ne badine pas avec la guerre, Claude interdit le mariage. Mais dans le secret Valentin le prêtre continue à célébrer les unions, il sera arrêté et bien sur exécuté ! Même les tyrans sont mortels, Claude laissera la place et Valentin sera canonisé et les amoureux pourront s'envoyer.... des flêches tranquilles ! Autre version classée X : Au temps de fêtes païennes, on organisait un p'tit marathon sado-maso, les courses de Luparques, on se courait après tout nu, on fouettait les filles et on se servait l'amoureuse de son choix. Les autorités chrétiennes de l'époque ont souhaité faire un

Journée mondiale du Rangement de Bureau. Echo à la Gazette !

ça tombe bien, il est bien rangé ! Tout ce qui est dessus est indispensable : Le bloc indispensable le bloc, c'est le troisième écran, le support sur lequel "j'imprime" le mieux Deux écrans : ça c'est nouveau et c'est pratique, bon ici ça rame un peu de temps en temps... Pas de chat, mais une souris. La radio, je l'éteins maintenant sinon je me perds. Le bouddha, celui de l'amour et aucun autre. Le canard d'hier, Lulu s'la pète dans Centre Presse. Les vieux bouquins, sans quoi je suis peu de chose. Les binocles, sans quoi je ne suis plus rien. L'étagère à coté, avec mes indispensables. Le classeur commercial, gris, pas de fantaisie. Le café, forcément. Le p'tit tabouret pour les pieds, enfin pour les jambes. Un bon fauteuil, moderne hélas mais confortable. Allez je m'y remets... Et chez vous le bureau ?  Grâce à vos commentaires on aura peut-être ...Un p'tit plus pour le tout !

La moustache - Maupassant 1883.

Si, comme moi, vous aimez Maupassant, écoutez France Culture  cette semaine et vous comprendrez mieux pourquoi. Maupassant les contes grivois par Eric Bordas Aujourd'hui Maupassant fait parler une fille :  la Moustache de l'érotique à l'identité française... Ma chère Lucie, rien de nouveau. Nous vivons dans le salon en regardant tomber la pluie. On ne peut guère sortir par ces temps affreux; alors nous jouons la comédie. Qu'elles sont bêtes, ô ma chérie, les pièces de salon du répertoire actuel. Tout y est forcé, grossier, lourd. Les plaisanteries portent à la façon des boulets de canon, en cassant tout. Pas d'esprit, pas de naturel, pas de bonne humeur, aucune élégance. Ces hommes de lettres, vraiment, ne savent rien du monde. Ils ignorent tout à fait comment on pense et comment on parle chez nous. Je leur permettrais parfaitement de mépriser nos usages, nos conventions et nos manières, mais je ne leur permets point de ne les pas connaître. Pour être fin